Autour de la colline d’Anfa, il y avait au Moyen Age une petite cité berbère nommée Anfa. Son port trafiquait avec les Espagnols, les Portugais, les villes italiennes, tout en abritant une flottille de corsaires. C’est de là que devaient venir tous les malheurs d’Anfa : les Portugais, principales victimes, décidèrent d’en finir. En 1468, ils mettent à sac la ville, la démantèlent et la vident de ses habitants. Pendant trois siècles, ses ruines restent désertes.
La ville renaît à la fin du 18ème siècle, sous l’impulsion du sultan Mohamed ben Abdallah. Mais elle a changé de nom : sans doute à cause d’une grande bâtisse servant de repère aux voyageurs, qu’on appelle Dar el Beida, c'est-à-dire « Maison Blanche » pour les Français et « Casa Blanca » pour les Espagnols. A partir de 1850, l’avènement de la navigation à vapeur et la demande européenne de grains et de laines, facilitent l’expansion de Dar el Beida (ligne Marseille-Casablanca de la compagnie
Paquet, de 1862 à 1983), et son port dispute à Tanger le premier rang.
La grande mutation de la ville, qui s’appelle désormais Casablanca, aura lieu au 20ème siècle. En 1907, une entreprise française se voit confier la construction d’un petit port artificiel et des commerçants étrangers (surtout français) commencent d’affluer et de bâtir en bordure de la médina. En 1912, Lyautey décide de faire de Casablanca non seulement un grand port mais aussi le centre économique du Maroc. L’architecte Prost est chargé d’édifier la ville nouvelle et d’en planifier le développement. Casablanca connaît désormais une croissance à l’américaine. Le grand commerce s’installe, les banques prospèrent, tandis que les industries attirent de très nombreux ruraux. De 60 000 habitants en 1912, la population passe à 263 000 en 1936 et 682 000 en 1952, puis approche le million en 1960.